Porteurs de projet, propriétaires riverains ou gestionnaires, acteurs locaux : quelques portraits et visages démontrant la diversité des initiatives engagées pour un répondre à un objectif commun.
entretien
MARC DESSEAUVE
ÉLEVEUR BOVINS À LAMAZIERE-HAUTE
Je fais du broutard classique, mais je nourris davantage de vaches à l’hectare que dans une ferme classique car je pratique la technique du pâturage tournant c’est-à -dire sur de toutes petites surfaces, limitées grâce à des clôtures électriques et renouvelées tous les 2-3 jours. Ainsi, mes bêtes broutent une herbe abondante, toujours jeune, de prairie naturelle donc riche en nutriments variés. Je fais également mes céréales sans désherbant chimique sur 2 ha. J’achète 2,5 tonnes d’aliments supplémentaires, pas plus.
En intensif, non seulement la charge de travail est très importante mais en plus on génère de la pollution chimique par les intrants, les antibiotiques et autres médicaments. Car les prairies boostées aux engrais azotées donnent un fourrage déséquilibré qui entraîne des maladies pour les animaux ! Un système autonome préserve le sol et l’eau. Pour ne pas abîmer les cours d’eau, j’ai aussi installé des abreuvoirs partout où c’était possible. Je gère les zones humides avec cette même méthode de passages rapides des animaux. Je vois beaucoup de pratiques que l’on pourrait faire évoluer facilement : des vaches qui piétinent et traversent des bourbiers, des épandages en bordure de ruisseaux, des vaches qui mangent de l’ensilage au mois de mai
On croit que je travaille énormément parce que je pose des clôtures électriques mais en réalité je travaille moins qu’en intensif et je gagne mieux ma vie ! Pourtant c’est difficile de convaincre. Pour beaucoup, si l’on n’est pas tout le temps sur le tracteur et si l’on se passe d’agrochimie, on n’est pas agriculteur. Ce sont des a-priori qui évolueront certainement avec le temps.